samedi 17 janvier 2009

Tribute to Peter Tosh (4)

Dernière publication de ma série "Tribute to Peter Tosh". Après avoir abordé ses successeurs, diffusé quelques extraits de live ou encore de ses différentes apparitions TV, parlons de ses performances scéniques.

Dès ses premières apparitions avec The Wailing Wailers, le steppin' razor impressionnait par son aisance sur scène: A l'aise d'un point de vue musical (avec ses puissants riffs de guitare rythmique), au niveau du divertissement (vestimentaire par exemple), mais aussi et surtout pour sa faculté à mobiliser son audience pour les causes qu'il défendait (légalisation, black culture, égalité, notamment) Ceci se conjuguait avec un style révolutionnaire, ce que j'ai toujours particulièrement aimé. Loin des lyrics suaves propres au lovers rock (que j'affectionne aussi!!), son reggae sentait la poudre explosive. Cette poudre même qu'il chargeait dans sa guitare AK-47 à la fin de la tournée Mama Africa (82-83). L'incompromission était sa façon d'être : Le respect de ses engagements personnels l'empêchait d'honorer, certaines fois, des engagements d'ordre professionnel. Et sur scène, que différenciait Peter Tosh des autres artistes?

Après sa rupture avec les Wailers, Peter a sorti un album qui a marqué le monde du reggae. Le dressant comme un grand défenseur de la légalisation. Interdit en Ja, le titre "legalize it" est un incontournable lorsque l'on aborde le sujet. Sur cet album, se trouve le fantastique "igziabeher (let Jah praised)"; rasta convaincu, Peter nous livre un magnifique titre où se cotoyaient des pianos spychédéliques et des rythmes de guitare entrainants. Voici une version live enregistrée au Beacon theater à New York en octobre 76.


Peter n'était pas seulement un révolutionnaire et savait écrire des chansons plus positives. Il adorait dire que l'important dans la vie était de regarder vers le futur et ne jamais se retourner ("Walk and don't look back"). Après son concert au One Love Peace Concert en 78, la signature avec le label des Rolling Stones l'avait inspiré.
Cette année là, il faisait sa première apparition sur scène au Palace, à Paris, en décembre. Un court reportage a été diffusé à la télévision sur sa venue.

Traitant de la pauvreté, qu'il a personellement connu, "pick myself up" invite à une méditation personnelle. Toutes les bonnes journées débutent avec cette chanson!! Cette version a été enregistrée au Casino, à Montreux en juillet 1979.


En juin-juillet 1979 lors de la tournée "mystic man", dont est issu la vidéo précédente, Peter Tosh a fait une tournée européenne qui l'a mené au Palais des Sports de Paris le 6 juin, le 8 à Lyon, etc. Peu de documents existent sur ses passages français, si ce n'est les tickets.

La sortie de son album Wanted dread and alive fut légèrement étouffé par la mort de son collègue des Wailers, Bob Marley. Sa tournée européenne a été l'occasion de le voir s'arrêter en France (à Pantin en juin, mais également à Grenoble, Toulouse, Lyon, etc.) et son passage parisien fut l'objet d'une couverture média sur TF1 avec la diffusion d'une interview. Ce document qui dure 3 minutes est surtout orienté sur la mort de Bob. Malheureusement, aucun extrait de son concert.
Cette tournée européenne a surtout été marqué par la séparation de son bassiste et batteur, Sly & Robbie, ainsi que de son guitariste Mikey Chung. Une formation, basée sur les Soul Syndicate, le rejoignit pour sa tournée américaine. Une page était tournée, et un nouveau Peter Tosh, plus aigri (jalousie envers Bob, désir de percer médiatiquement, etc.) s'est réveillé.

Son album en demi teinte, Mama Africa fut une nouvelle opportunité pour reprendre la route dans une tournée mondiale (Australie, Japon, Afrique, etc.)
Un fan américain lui offrit une guitare en forme de AK 47, ce qui lui valut d'être interdit sur le territoire allemand. Guitare qui, récemment, était sur ebay avec un montant de départ de 10 000$. Cette enchère fut finalement retirée.
Son passage parisien lors de cette tournée rassembla plus de 2 000 personnes à l'Espace Balard.

Ce 4 octobre, une équipe de TF1 avec Patrice Drevet (oui l'ancien présentateur météo!!) couvrit médiatiquement l'évènement et un reportage fut diffusé sur Tf1. En voici un extrait.

On y apprend que par respect pour ses engagements militants, il refusa de poser ses pieds en Israël qui vendait des armes au régime de l'apartheid, l'Afrique du Sud. Coût de cette annulation, 80 000$ !

La dernière fois que Peter Tosh monta sur scène fut lors du Pulse Starjam, le 31 décembre 1983 pour un concert exceptionnel. Il reprit des hits qu'il n'avait plus l'habitude de faire (comme ci par prédiction, il envisageait que ce fut la dernière fois) tels Wanted dread and alive, Hammer, Jah guide ou encore Apartheid en medley avec You can't blame the youth, dont voici un extrait.


J'espère que vous avez apprécié ces séries "Tribute to Peter Tosh", tout comme j'ai aimé les écrire. Peter Tosh a laissé une trace indélibile dans le paysage du reggae, et encore aujourd'hui de nombreux artistes se réclament de son héritage (Anthony B, Bushman, Luciano et bien sur Andrew Tosh, par exemples). En tout cas, cet artiste m'a marqué, et c'est avec plaisir, et parfois de grosses déceptions, que j'ai passé ces 10 dernières années à rassembler des documents audios et vidéos. Peut être pour avoir cette sensation que sa musique est toujours présente.

Au mois de février va sortir un coffret avec un dvd contenant des extraits inédits de concerts. Je vous conseille de jeter un coup d'oeil.

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